Pourquoi des tableaux peints à la cire sous verre ?

Le
choix de la technique

Il y a quelques années je suis allée au Louvre. Je suis tombée par hasard sur les portraits de Fayoum. Il s’agit d’un ensemble de peintures de l’Égypte romaine exécutés entre le Ier et le IVe siècle après J.C. Ce sont des portraits funéraires peints, insérés dans des bandelettes au niveau du visage de la momie. Les premiers portraits ont été trouvés dans le Fayoum, région d’Égypte qui a donc donné son nom à ce type de peintures.

Les portraits du Fayoum sont les seuls spécimens de peinture de chevalet que l’Antiquité nous a légués. Ce sont les portraits les plus anciens jamais découverts. Ce qui frappe d’abord c’est la transparence et l’intensité de la couleur qui a pu perdurer à travers les siècles avec une fraîcheur inouïe.

Ces peintures sont exécutées à la cire, le liant qui respecte le plus la vibration des pigments. Tout de suite, je me suis dit qu’il fallait que je travaille cette technique, car ce qui me motive le plus dans la peinture c’est le rayonnement de la couleur dégagé par le tableau.

Le
choix du support

J’ai découvert à Lisbonne au Musée Calouste Gulbenkian un petit tableau du 18ème siècle peint sous verre. Il avait attiré mon attention parce qu’il dégageait une grande luminosité au point que j’ai cru qu’une lumière était cachée derrière. Mais en me rapprochant je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune lumière : c’était l’effet de la couleur appliquée directement au verso du verre qui produisait cet effet.

J’ai aussitôt essayé dans mon atelier la même technique et j’ai constaté que cela permettait de visualiser par transparence tous les gestes et les superpositions de la peinture depuis le commencement du tableau jusqu’à son achèvement, ce qui donnait beaucoup plus de richesse à l’œuvre.